L’Alsace dans la guerre de position (1914-1918)

Cette carte est un essai de synthèse de la situation militaire de l’Alsace entre 1914 et 1918. 

Si dès la fin du mois d’août 1914, le front se stabilise permettant aux troupes françaises de reconquérir une fraction du territoire alsacien et aux Allemands de pénétrer en territoire français au nord du Violu, il n’est pas encore tenu dans les Vosges de façon continue par les deux armées. Le commandement français cherche à partir de la fin de 1914 à corriger cet état de chose par la conquête de sommets qui donneraient les positions les plus favorables possibles à ses armées. D’où les combats qui se déroulent de décembre 1914 à janvier 1916. Trois sites sont l’enjeu de combats particulièrement violents sans apporter de résultats notables : la Tête des Faux (décembre 1914-février 1915), le Hartmannswillerkopf (avril 1915-janvier 1916), le Linge (juillet-septembre 1915). Néanmoins, au cours de ces opérations, les Français reprennent Metzeral en juin 1915. 

Le territoire est découpé à la mi-1918 en plusieurs zones séparées par des lignes plus ou moins difficiles à franchir : 

- le front lui-même est flanqué de part et d’autres de zones d’évacuation des populations civiles dont les contours ont évolué au cours de la guerre. 

- au sud, une clôture électrifiée borde une zone neutre démilitarisée au contact de la frontière suisse 

- en territoire allemand, la zone des opérations (Operationsgebiet), au plus près du front, se distingue de la zone des armées (Armeegebiet). Au sud, la zone de l’Armee-Abteilung B, dont le quartier général est à Colmar, est découpée en trois Kommandantur centrées sur les trois grandes villes de garnison, Colmar, Mulhouse et Neuf-Brisach. Au nord, dans la zone de l’Armee-Abteilung A, des groupements (Gruppe) sont constitués en territoire conquis, adossés à la zone des étapes, le tout sous l’autorité du gouvernement de Strasbourg. 

Il est à noter que ces subdivisions ne correspondent en rien aux limites administratives antérieures : l’armée organise le territoire en fonction de ses propres besoins. 

Sources et bibliographie :

• Joseph Rossé et alii, Das Elsass von 1870-1932, t. IV, Alsatia, 1838, p. 30-31 ; Francis Rapp, « Les combats dans les Hautes-Vosges », in Alfred Wahl (dir.), L’Alsace contemporaine, 1871-1939, Wettolsheim, Mars et Mercure, 1977, p. 152-162. Remerciements à Florian Hensel pour ses conseils et précisions.