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De l'Ordre de Saint-Benoît ou de Citeaux aux congrégations bénédictines ou cisterciennes (XIIe-XVIIe siècles)

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Caractéristiques

Auteur et institut René Bornert
Périodes Moyen Âge - Époque moderne
Thèmes Cultes
CartographeJean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE)
EchelleAlsace
Date de création2010
Date de dernière modification2010
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceRené Bornert, « De l'Ordre de Saint-Benoît ou de Citeaux aux congrégations bénédictines ou cisterciennes (XIIe-XVIIe siècles) », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2010

Notice de la carte

De l'Ordre de Saint-Benoît ou de Citeaux aux congrégations bénédictines ou cisterciennes (XIIe-XVIIe siècles)

1. De l’Ordre de Saint-Benoît (XIIe-XIIIe siècles) aux congrégations bénédictines (du XVe au XVIIIe siècle)

Pour enrayer la décadence des monastères bénédictins restés indépendants, la curie romaine chercha d’abord à les regrouper dans un ordre bénédictin, puis, à l’intérieur de cet ordre, en congrégations bénédictines.

L’Ordre de saint Benoît désignait d’abord la communauté des monastères, unie par l’observance de la Règle de saint Benoît. Le pape Innocent II (1130-1143) introduisit « la clause de régularité ». Pour obtenir la confirmation pontificale  pour son établissement et pour ses biens, un monastère devait au préalable s’engager officiellement à suivre la Règle de saint Benoît. Le IVe concile du Latran (1215) reconnut cette Règle bénédictine comme seule norme du monachisme dans l’Église d’Occident. Ce concile jeta aussi les bases pour le regroupement des monastères bénédictins par provinces, à l’instar des abbayes cisterciennes. Les abbés de ces provinces devaient se réunir tous les trois ans pour un chapitre général. Ils devaient nommer des visiteurs, pour inspecter les différents monastères de la province entre les chapitres généraux.

Le pape Benoît XII promulgua en 1336 la bulle qui porte son nom, la Benedictina. Les monastères bénédictins étaient groupés en 36 provinces, selon la division des provinces ecclésiastiques. Les monastères de Basse-Alsace y étaient rattachés à la province de Mayence-Bamberg. Les abbayes de Munster et de Murbach, en Haute-Alsace, restaient en dehors de ce groupement.

L’union de Bursfeld, approuvée par le concile de Bâle en 1446, devait prendre la relève et parfaire la réorganisation. Une première période de contact (1482-1530) n’aboutit à aucun résultat tangible, en raison de la crise protestante durant la première moitié du XVIe siècle. À la suite d’une décision du concile de Trente en 1563, un nouveau regroupement fut imposé en 1607. L’archiduc Léopold d’Autriche, évêque de Strasbourg (1607-1625), fit évoluer cette union en une congrégation bénédictine autonome, dite de Strasbourg, sous l’inspiration des jésuites, dont il favorisait l’action. Cette congrégation strasbourgeoise fut officiellement proclamée en 1624, malgré l’opposition des abbés bénédictins.

L’abbaye de Munster au Val Saint-Grégoire se rattacha en 1659 à la congrégation lorraine de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe. L’abbaye de Murbach, refusant l’affiliation à toute congrégation, fut sécularisée en chapitre équestral (1764).

Pour chaque abbaye la liste suivante donne la première attestation d’une appartenance à l’Ordre de Saint-Benoît,  puis l’appartenance à la province de Mayence – Bamberg (1336), ensuite à l’union de Bursfeld, enfin l’affiliation à la congrégation bénédictine de Strasbourg, dite encore « alsatico-brisgauvienne », en raison de l’appartenance des quatre abbayes de l’Ortenau (Ettenheimmunster, Gengenbach, Schuttern, Schwarzach), faisant alors partie du diocèse de Strasbourg.

Altorf : Ordre de Saint-Benoît (1264). Province de Mayence – Bamberg (1336). Union de Bursfeld (1607). Congrégation bénédictine de Strasbourg (1624).

Ebersmunster : Ordre de Saint-Benoît (1183). Province de Mayence – Bamberg (1336). Union de Bursfeld (1607). Congrégation bénédictine de Strasbourg (1624).

Honcourt : Ordre de Saint-Benoît (XIIIe siècle). Province de Mayence – Bamberg (1336). Sollicitée en 1513, l’union avec Bursfeld ne fut jamais prononcée.

Marmoutier : Ordre de Saint-Benoît (1179). Province de Mayence – Bamberg (1336). Demandée et obtenue en 1517, l’affiliation échoua d’abord en raison de la sourde opposition des abbés. Elle fut renouvelée en 1607. Congrégation bénédictine de Strasbourg (1624).

Munster : Ordre de Saint-Benoît (1259). Les tentatives d’affiliation à la congrégation bénédictine de Souabe (1600-1653) n’aboutirent pas. L’abbaye fut rattachée en 1656 à la congrégation lorraine de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe.

Murbach : Ordre de Saint-Benoît (1250). Les essais d’agrégation aux congrégations bénédictines de Suisse et de Souabe (1614-1711) n’aboutirent pas. La tentative de l’affiliation à la congrégation bénédictine de Strasbourg (1712-1736) échoua également.

Neuwiller : Ordre de Saint-Benoît (1178). Province de Mayence – Bamberg (1336).

Seltz : Ordre de Saint-Benoît (1234). Province de Mayence – Bamberg (1336). Affiliation officielle à l’ordre de Cluny en 1418.

Walbourg : Ordre de Saint-Benoît (1286). Province de Mayence – Bamberg (1336). Sollicitée en 1479, envisagée en 1483, l’union avec Bursfeld ne fut jamais prononcée effectivement.

Wissembourg : Ordre de Saint-Benoît (1280). Province de Mayence – Bamberg (1336). Envisagée en 1469, l’union avec Bursfeld fut prononcée en 1470. Elle devint caduque à la suite de la sécularisation de l’abbaye en 1530.


2. De l’Ordre de Citeaux à la congrégation cistercienne de haute-Allemagne (1623) et à la province cistercienne de Suisse, d’Alsace et de Brisgau (1624)

Bien qu’il fût organisé dès sa naissance, l’Ordre de Cîteaux connut une centralisation accrue et en même temps une subsidiarité plus respectueuse des diversités locales à la suite du concile de Trente. Envisagée dès 1595, la congrégation cistercienne de Haute-Allemagne fut érigée en 1618. Ses statuts furent approuvés en 1619 par l’abbé de Cîteaux et ratifiés en 1623 par le chapitre général. En 1624, la congrégation fut divisée en quatre provinces, correspondant à la Bavière, à la Franconie, à la Souabe et à l’espace alémanique de la Suisse, de l’Alsace et du Brisgau.

L’appartenance à l’Ordre de Cîteaux est attestée en 1136 pour Lucelle, en 1156 pour Neubourg, en 1185 pour Pairis, en 1312 pour Baumgarten et en 1235 pour Koenigsbruck. À l’exception de Baumgarten, supprimé en 1520, toutes les abbayes subsistantes d’Alsace font partie, dès leur création, de la Congrégation de Haute-Allemagne (1623) et de la Province de Suisse, d’Alsace et de Brisgau (1624).

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