Atlas historique d’Alsace, l’histoire de l’Alsace en cartes
Caractéristiques
Auteur et institut | Nicolas Stoskopf, UHA (CRESAT) | |
Périodes | Époque contemporaine | |
Thèmes | Peuplement - Démographie et société | |
Cartographe | Benjamin Furst, UHA (CRESAT) | |
Echelle | Alsace | |
Date de création | 2015 | |
Source | Carte originale | |
Comment citer cette source | Nicolas Stoskopf, « La densité de population en Alsace en 1851 et 1936 », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, |
Notice de la carte
Ces deux cartes sont reprises d’un ouvrage publié en 1958 sur L’aménagement de l’Alsace et mises en couleur. Le modèle offre l’intérêt de représenter des densités communales, déduction faite des forêts et des rieds qui sont néanmoins figurés sur la carte. On s’approche ainsi de la densité par surface agricole utile (SAU) bien que les emprises urbanisées, les routes, les rivières et autres surfaces incultes ne soient, elles, pas déduites.
La densité de la population alsacienne au milieu du XIXe siècle est environ le double de la moyenne française. Le Bas-Rhin est le 4e département français par sa densité de population derrière la Seine, le Nord et le Rhône, c’est-à-dire des départements très urbanisés. Strasbourg mis à part, la population des campagnes triple presque de 1750 à 1850. Enfin, le recensement de 1851 est celui où de nombreuses communes rurales atteignent leur maximum de population avant que la construction de lotissements dans le troisième tiers du XXe siècle ne leur permette de retrouver ce niveau et de le dépasser. La carte illustre parfaitement ces données : l’impression générale est celle d’une forte densité presque généralisée, sans contrastes très nets entre ville et campagne. Certes, les grandes villes se distinguent par une densité supérieure à 250 hab/km2, mais ce niveau est atteint par de nombreuses communes du piémont vosgien et des vallées vosgiennes, viticoles et/ou industrialisées ainsi que par d’autres communes très rurales de l’Outre-Forêt ou du Sundgau. Ces fortes densités sont corrélées, comme on le sait, avec le morcellement des exploitations agricoles, l’émiettement du parcellaire, le développement de la petite industrie, le recours à l’émigration et aux engagements militaires. Rares sont les régions qui échappent à cette pression démographique : outre le riche Kochersberg à l’ouest de Strasbourg, caractérisé par des exploitations de taille supérieures à la moyenne, les villages agricoles les plus déshérités de la Hart haut-rhinoise forment le seul ensemble où la densité descend au-dessous de 70 hab/km2.
La carte de 1836 est beaucoup plus contrastée, notamment dans le Haut-Rhin : les campagnes de la plaine se sont vidées de leur excédent de population aussi bien dans la Hart qui tombe maintenant au-dessous de 50 hab/km2 que dans le Sundgau, autrefois très peuplée. À l’inverse, la population s’est concentrée dans les territoires les plus industrialisés, Mulhouse et le bassin potassique, les vallées de la Thur et le Florival autour de Guebwiller, Colmar et la vallée de Munster. Dans le Bas-Rhin, les contrastes sont moins nets en raison de la dispersion des bourgs industriels (Bischwiller, Niederbronn, Pechelbronn, La Walck, Saverne, Wasselonne, Molsheim, Barr, Sélestat) qui dépassent tous 250 hab/km2. En revanche, comme dans le Haut-Rhin, les zones les plus rurales de l’Alsace bossue, du Kochersberg et du ried au sud de Strasbourg ont perdu des habitants.
Ministère de la Reconstruction et du Logement, direction de l’Aménagement du territoire, Aménagement de l’Alsace. Enquête documentaire et premières conclusions, s.l., 1958.
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