Atlas historique d’Alsace, l’histoire de l’Alsace en cartes
Caractéristiques
Auteur et institut | Nicolas Stoskopf, UHA (CRESAT) | |
Périodes | Époque contemporaine | |
Thèmes | Banques et entreprises | |
Cartographe | Jean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE) | |
Echelle | Oberrhein/Fossé rhénan | |
Date de création | 2014 | |
Date de dernière modification | 2014 | |
Source | Carte originale | |
Comment citer cette source | Nicolas Stoskopf, « Le réseau de la SOGENAL en 1929 et en 1977 », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2014 |
Notice de la carte
Fondée en 1881 par un groupe d’industriels francophiles conduits par Alfred Herrenschmidt, la Société générale alsacienne de banque (SOGENAL) reprend les trois agences alsaciennes (Strasbourg, Colmar, Mulhouse) créées par la Société générale avant 1870. Elle conserve son statut de filiale de la Société générale après 1918 et s’affirme comme banque régionale de l’espace rhénan. Elle est absorbée en 2001 par la Société générale.
Le réseau de 1929 est le résultat d’une expansion en deux temps. Le premier remonte à l’époque du Reichsland : dès 1882, la SOGENAL étoffe son réseau régional en ouvrant des guichets à Metz et à Guebwiller, puis elle franchit le Rhin en 1886 en reprenant la maison Albert de Reinach & Cie à Francfort ; en 1893, elle s’implante à Luxembourg et à Idar-Oberstein, centre de bijouterie et de joaillerie, puis à Mayence en 1894 et à Lausanne en 1897 (qui est cédée en 1910 à la Société suisse de banque et de dépôts, filiale de la Société générale). L’avant-guerre voit encore le réseau se compléter en Alsace-Lorraine, au Luxembourg et à Kehl (1909). La SOGENAL s’enracine donc dans le monde des affaires germaniques, comme le montre également l’évolution de son capital où la part de la Société générale passe de 18 000 à 9 000 actions, sur un total de 30 000. Ainsi, la SOGENAL échappe au séquestre pendant la guerre.
Au lendemain de la guerre, la SOGENAL devient un outil de l’influence française outre-Rhin, notamment dans les territoires occupés : s’ajoutent alors les succursales ou agences de Cologne, Ludwigshafen, Sarrebruck en 1918 et 1919, Wiesbaden en 1923, Düsseldorf en 1924. Cette même année, elle entre dans le capital de la Société française de banque et de dépôts, filiale de la Société générale, qui exploite une agence à Berlin depuis 1909. Le couronnement de cette expansion est l’ouverture d’une succursale à Zurich en 1926. Comme le relève Hubert Bonin, « de tels schémas transfrontaliers sont rares, et la SOGENAL paraît esquisser une démarche singulière ».
Les années 1930 sont celles du repli : Düsseldorf, Francfort, Sarrebruck, Cologne sont perdues successivement entre 1931 et 1939, puis les agences de Lorraine et du Luxembourg pendant la guerre. Mais la SOGENAL repart dès le lendemain de la guerre à la reconquête du terrain perdu, avec une logique conforme à celle des années 1920, en s’installant à Offenburg (1946), Sarrebruck (1947), Cologne (1949) puis Luxembourg (1956).
Il faut néanmoins attendre la fin des années 1960 et les années 1970 pour que la SOGENAL retrouve vraiment une dimension internationale qui en fait le relais de la Société générale en Europe continentale : d’une part, elle complète son réseau en RFA en s’installant à Karlsruhe (1968), Francfort (bureau en 1969, transformé en agence en 1975), Düsseldorf (1976), Munich (1977) (auxquelles s’ajoutera encore une agence à Hambourg en 1979) ; d’autre part, elle ouvre une agence à Genève en 1970, à Vienne en 1972 et elle reprend en 1975 le réseau de la Société française de banque et de dépôts en Belgique. La même année, elle ouvre avec la Société générale un bureau à Berlin-Est. Comme l’affirment ses publicités de l’époque, la SOGENAL est alors « la plus européenne des banques » ou encore « une banque régionale française à vocation internationale ».
Banque régionale, elle le reste également, puisqu’elle exploite en 1977 113 guichets dans les trois départements d’Alsace (dont 23 à Strasbourg même) et de Moselle (dont 7 à Metz) dont la carte ne reprend pas le détail de la localisation.
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