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Le terrier du Comté de Ferrette (vers 1324-1340)

Caractéristiques

Auteur et institut Christian Wilsdorf
Périodes Moyen Âge
Thèmes Pouvoirs - Agriculture et monde rural - Villes - Territoires
CartographeJean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE)
EchelleDépartement
Date de création2008
Date de dernière modification2008
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceChristian Wilsdorf, « Le terrier du Comté de Ferrette (vers 1324-1340) », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2008

Notice de la carte

Le terrier du Comté de Ferrette (vers 1324-1340)

Ce comté constituait au début du XIVe siècle la plus grande seigneurie territoriale de l’Alsace dont il couvrait l’extrémité sud-ouest. Le dernier comte de Ferrette, Ulrich III, mourut en 1324, laissant une veuve et deux filles. L’aînée, du nom de Jeanne, fut immédiatement mariée au duc Albert II d’Autriche, un Habsbourg. Albert II entra en possession de la majeure part du comté, le restant allant à la veuve et à l’autre fille. Il ajouta à ses titres celui de « comte de Ferrette » et fit dresser, pour sa part uniquement, un terrier qui compléta celui qui avait été rédigé sur ordre de son père, le roi Albert Ier, pour les possessions alsaciennes, suisses et souabes des Habsbourg. Au terrier proprement dit, fut jointe, vers 1335-1340, une seconde partie indiquant, outre quelques redevances acquises après coup,   les totaux et, dans certains cas, l’affectation des revenus. Ce document est classé à Munich au Bayerisches Hauptstaatsarchiv sous la cote Rheinpfälzer Urkunden 6403. Il a permis de dresser 4 cartes : 

1- Châteaux, balances publiques, dinghöfe et tonlieux

Les châteaux ne sont mentionnés qu’incidemment dans le terrier, d’où l’omission de celui d’Altkirch. Un dinghof, mot que l’on peut traduire par « cour domaniale », est un ancien grand domaine, caractérisé par la tenue de plaids (dinge) présidés par un agent seigneurial. Le tonlieu (zoll) est une taxe de péage levée sur les marchandises à un poste de douane situé sur une route, près des limites du comté.

2- Taille

L’assise territoriale de la taille révèle les lieux où l’autorité seigneuriale est exercée directement. Cet impôt direct était levé parfois par localités, parfois aussi dans chaque « mairie » (meierampt), circonscription comprenant généralement plusieurs villages, une fois dans un bailliage (ampt), circonscription plus vaste – il s’agit de celui de Ferrette- et une fois dans une vallée (tal). Comme le rédacteur du terrier s’est contenté, à une exception près (la mairie de Burnhaupt-le-Bas), d’indiquer le chef-lieu de la circonscription sans énumérer les villages compris dans la mairie, le bailliage ou la vallée, l’auteur de la carte a recherché, à l’aide de documents du XIVe siècle, à combler ces omissions, mais des lacunes sont probables, notamment dans le bailliage de Ferrette.

3- Les moulins

Ces moulins seigneuriaux, tous à eau, étaient  un élément important de domination.

4- Autres droits

Leur multiplicité fournit un éventail des droits seigneuriaux. L’utilisateur de l’Atlas désireux de se renseigner plus amplement sur la localisation de l’un d’eux devra se reporter à la traduction du terrier jointe à l’édition. Les tribunaux et leurs ressorts n’ont pu être cartographiés en raison des imprécisions du document. Les châteaux ou les terres tenus en fief – à distinguer des fiefs assis sur une rente ou un revenu, connus sous les noms de « fiefs rentes » ou « fiefs de bourse » - ne figurent pas ici puisqu’ils sont absents du terrier ; ils étaient situés essentiellement sur le pourtour du comté.

Remarque générale :

Les quatre cartes montrent un ensemble assez cohérent si l’on met à part le village de Sausheim. L’isolement des biens et droits à l’ouest, soit à Andelnans, Chèvremont, Courcelles, Danjoutin, Delle (uniquement un moulin), Dorans, Réchésy et Trétudans ne fut que temporaire puisque dès 1340 au plus tard la seigneurie de Delle, aliénée provisoirement en 1324, était à nouveau en la main d’Albert II et de Jeanne.

Source éditée : 

  • « La seigneurie d’Albert II d’Autriche et de Jeanne de Ferrette dans le Sundgau (vers 1324 et 1340), un complément inédit au Habsburgisches Urbar. Édition et traduction », dans Christian WILSDORF, En Alsace des Mérovingiens aux Carolingiens (à paraître en 2009)

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