Atlas historique d’Alsace, l’histoire de l’Alsace en cartes
Caractéristiques
Auteur et institut | Odile Kammerer, CRESAT | |
Périodes | Moyen Âge | |
Thèmes | Voies de communication - Territoires | |
Cartographe | Jean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE) | |
Echelle | Oberrhein/Fossé rhénan | |
N° d'inventaire | 2011 | |
Date de création | 2011 | |
Source | Carte originale | |
Comment citer cette source | Odile Kammerer, « Principaux passages sur le Rhin au Moyen Âge », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, |
Notice de la carte
Avant les travaux de canalisation initiés par l’ingénieur badois Johann Gottfried Tulla (1817-1876), le Rhin divague pendant 150 kilomètres, entre Bâle et Strasbourg, sur plusieurs kilomètres de large, formant des bras multiples, des îles et presqu’îles, des zones humides (Aue). Loin d’éloigner la population, le Rhin attire sur ses rives fluctuantes des communautés exploitant la richesse du fleuve, les pâturages, les bois des îles, la pêche et la chasse, les maraîchages le commerce, et, bien sûr, l’or. La largeur et les variations des bras et du cours principal n’autorisent pas la construction de ponts qui seraient au demeurant emportés par les glaces lors de la débâcle au printemps ou les flux torrentiels des orages en été. Seuls trois ponts ont pu être jetés à des resserrements du fleuve : Bâle (1225), Kleinkembs et Istein (époque romaine), Breisach (1283) et Strasbourg (1388). Mais les ponts ne sont pas indispensables pour franchir les fleuves d’autant qu’ils coûtent très cher en construction et en entretien et constituent une faiblesse en cas de défense. Au Moyen Âge, l’utilisation des bacs (Fara, Fähre) est pratique courante et, dans la mesure où le Rhin n’a rien d’une frontière et que les communautés villageoises possèdent des terres sur les deux rives, les traversées se faisaient aisément. Les archives mentionnent également des « passages » : selon la saison, il peut s’agir de gués ou de passages à pied sec (Ottmarsheim, Neuenburg, Sponeck sur le ban de Jechtingen « passage au pied du Burg »), de ponts de bateaux ou même de cheminement sur la glace (le passage des Barbares en décembre 406). La traversée du Rhin se faisait au quotidien pour les populations installées au plus près de l’eau … quitte à être inondées (voir carte des inondations dans Alsace des risques, époque moderne). Les grands axes commerciaux, reliant l’Italie aux Flandres et au Bassin parisien empruntaient les anciennes voies romaines qui longeaient, à distance, le Rhin pour traverser à Bâle et Strasbourg ; la voie venant de la vallée du Rhône traversait à Kembs.
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